Joseph Octave Neveur (Edmond)
NEVEUR Joseph Octave Edmond.
Joseph Octave nait le 19 avril 1884, rue du Four à Ars.
Son père, Pierre Louis Neveur, est cultivateur. Il épouse Honorine Véronique Barbotin. Ils se sont mariés en 1877. Ils auront six enfants.
L’aîné, Louis Jean Baptiste, naît en 1877. Il se marie en 1904 avec Marie Louise Émilienne Héraudeau.
La seconde, Anna Clotilde, naît en 1881 et se marie avec Gabriel Héraudeau.
Joseph Octave Edmond est le troisième. Il se marie en 1908 avec Adèle Augustine Héraudeau. Ils ont un fils Edmond Louis Augustin le 20 octobre1910.
Le quatrième, Joseph Cléophas, naît en 1888 et se marie avec Célina Lucas.
Marie Eustelle, la cinquième, naît en 1892 et se marie avec Emmanuel Blanchard.
Marie Anna Honorine, la sixième, naît en 1892.
Après sa scolarité, Joseph obtient le Certificat d’Études Primaires.
Poilus Proches
Ses frères Louis jean-baptiste, Joseph Cleophas
Ses beaux-frères Hilaire et Etienne Augustin Héraudeau(†),Emmanuel Blanchard, Etienne Brunet
Situation Militaire
RM 1453
Joseph Octave est appelé au Service Militaire le 8 octobre 1905 au 123ème Régiment d’Infanterie à La Rochelle comme bon nombre de ses camarades casserons. C’est effectivement le régiment d’infanterie le plus proche de l’île de Ré. Il obtient son certificat de bonne conduite et rejoint sa famille en 1907.
Faits de guerre
En août 1914, c’est la mobilisation générale. Joseph Octave est rappelé au 123ème R.I. à La Rochelle, où il arrive le 4 août. Il retrouve là, quelques casserons avec lesquels il partagera plusieurs semaines, voir plusieurs mois de moments difficiles.
Intégré à la 69ème Brigade d’Infanterie, le 123ème quitte La Rochelle le 5 août à 18h49 en direction de Neufchateau en Belgique. Là, poussé par les Ulhans, commence une longue retraite jusqu’à la Marne.
Début septembre, les allemands sont enfin stoppés à Senlis à 50km de Paris. Alors commence la Bataille de La Marne qui repousse l’ennemi jusque dans l’Aisne. Le 123ème R.I. participe pleinement à cette Bataille de la Marne. Les armées s’enterrent et commencent la longue guerre de tranchées.
Le 123ème R.I. se bat près de Craonne et inflige de lourdes pertes aux allemands.
Courant octobre, novembre et décembre 1914, c’est la bataille de Verneuil-Moussy, Chivy et Moulin-Brûlé où son camarade Jules Pajot se fait tuer le 3 novembre 1914.
De janvier 1915 à début avril 1916, c’est la guerre des mines souterraines dans le secteur de Troyon. Dans la seule journée du 16 janvier 1916, le Régiment perd 127 hommes de troupe et 4 officiers.
Le 13 avril 1916, c’est le départ pour Verdun. A partir du 5 mai, le 123ème R.I. va opposer une résistance héroïque aux assauts furieux de l’ennemi, aidé par un puissant matériel. Les journées du 7, 8 et 9 mai sont les plus dures. Les allemands mènent des attaques successives accompagnées d’un bombardement incessant d’obus de gros calibre. Durant ces trois jours, le 123ème perd : 148 tués, 425 blessés et 25 disparus. C’est dans ce chaos infernal du Bois de la Caillette où la terre est sans cesse retournée par les obus qui ensevelissent les vivants comme les morts, que les hommes du 123ème R.I., presque privés de chefs, repoussent toutes les attaques, allant jusqu’au corps à corps, d’un ennemi supérieur en nombre, et tiennent jusqu’à l’extrême limite des forces.
Le Régiment est relevé le 14 mai par le 156ème R.I. et reçoit les félicitations du Général Cornille, commandant le Corps d’Armée.
Après un repos bien mérité, Joseph Octave Neveur passe au 234ème R.I. le 21 juin 1916. Joseph reste donc sur le secteur de Verdun car son nouveau Régiment opère dans le secteur d’Avocourt. Il passe tout le mois septembre au Bois de Vaux-Chapitre dans le Groupement Mangin. Le Régiment occupe l’emplacement de ce qui fût le village de Fleury. Le bombardement est continuel. Les poilus vivent dans des trous d’obus, dans une boue croupissante ! Ils quittent définitivement Verdun pour un repos bien mérité.
En sortant de l’enfer de Verdun, c’est le paradis terrestre ! Jusqu’en mai 1917, le 234ème reste dans le secteur de Nancy, puis part pour le secteur de Noyon. « Les jours calmes ne dureront pas, pensent les hommes, profitons en… » et dans cette campagne vallonnée, comme il fait bon rêver le soir au clair de lune en attendant les jours plus durs de bataille !
Le 9 juillet, le 234ème R.I. part pour le Chemin des Dames. Cette nouvelle région chaotique rappelle Verdun. Un spectacle de désolation s’offre aux yeux, accumulation de cendres résultant d’un violent bouleversement volcanique.
Jusqu’au 2 août, les hommes du 234ème R.I. font preuve d’une bravoure et d’un esprit d’abnégation extraordinaire. Certaines sections luttent à la grenade pendant 17 heures consécutives. Le 25 juillet, Joseph Neveur est cité comme excellent grenadier. A la suite de ces combats, le Régiment est cité à l’Ordre du Corps d’Armée. Les « poilus » du 234ème R.I. ont tenu ce secteur infernal pendant 20 jours !
Joseph Octave Neveur est blessé aux membres inférieurs le 1er août, la veille où son régiment est relevé pour aller cantonner à Mareuil-en-Dôle.
Joseph est transporté à l’hôpital de Courlandon pendant que son Régiment part en repos pour la région parisienne en Seine-et-Oise. Gravement blessé, Joseph décède, amputé de la cuisse gauche, le 14 août à l’hôpital de Courladon dans la Marne.
Avant de succomber à ses blessures, Joseph Octave Neveur a participé, pendant deux ans, aux grandes batailles meurtrières de la Marne, de Verdun et du Chemin des Dames, qui furent son Chemin de Croix.
Il laisse son épouse seule avec son fils Edmond âgé de sept ans.
En sa mémoire, son nom figure sur le monument aux morts d’Ars, son pays natal.
Il repose dans le « carré militaire » d’Ars.
Le Conseil Municipal, réuni le 17 novembre 1917, présente ses condoléances aux familles de quatre soldats d’Ars tués récemment, dont Joseph Octave Edmond Neveur.
Citations et décorations
Il obtient la Croix de Guerre avec étoile de bronze et la Médaille Militaire
Cité à l’ordre du régiment :
«Trés bon grenadier. Le 26 juillet 1917 , s’est servi de la grenade avec beaucoup de précision au cours d’une attaque d’un boyau»