Les pièces de travail
Elles se répartissaient sur deux niveaux, au-dessus et au-dessous des plus hautes eaux.
Le caveau (5) : situé sous le niveau de la mer, était immergé à chaque marée et comprenait deux grandes arches en pierre qui enjambaient le chenal et laissaient entrer et sortir l’eau du réservoir. Il comprenait la roue du moulin et le système d’éclusage qui géraient l’entrée et la sortie de l’eau du réservoir.
Le local de mouture (2) : situé juste au-dessus du caveau et au-dessus du niveau des plus fortes marées, contenait les meules et les mécanismes permettant de faire de la farine. De cette pièce, le meunier pouvait aussi commander l’ouverture et la fermeture des vannes qui actionnaient la roue.
L’accès à la salle de mouture s’effectuait par la même entrée que celle au logement, c’est-à-dire depuis le quai à travers le couloir commun qui traversait tout le rez de chaussée et donnait dans une cour donnant sur les marais.
Les dépendances, donnant sur la cour ci-dessus, comprenaient un cellier et une petite écurie. (4)
Les mécanismes de gestion de l’eau situés dans le caveau
- Pour remplir le réservoir :
La marée montante crée un courant de l’aval vers l’amont qui pousse une grande porte en chêne articulée en partie haute. Porte appelée, porteau, porte d’eau ou paresseuse etc. A marée haute, ce courant s’arrête et la porte est libre. A marée descendante, le courant s’inverse et la porte se ferme, retenant ainsi toute l’eau du réservoir.
- Pour vider le réservoir :
A Ars, la cloison séparant le réservoir du chenal du port était en charpente de bois de chêne, cette cloison recevait la porte ci-dessus pour le remplissage et deux vannes ou pelle pour le vidage. Ces pelles étaient, elles aussi, en bois et coulissaient de bas en haut dans des glissières situées du côté du réservoir. Le meunier pouvait actionner les pelles depuis la salle de mouture, indispensable pour maîtriser la vitesse de rotation des meules.
Une des pelles était équipée d’une sorte de glissière en planches qui dirigeait l’eau en l’accélérant vers les aubes de la roue du moulin. Ce système simple, à Ars, se trouve plus perfectionné sur des plans de Loix et St-Martin en prenant la forme d’un tonneau ou « tonne ».
L’autre pelle, était utilisée pour vider rapidement le réservoir sans faire tourner la roue et pour provoquer, dans le chenal, le fort courant recherché pour évacuer la vase et les sables déposés par les marées.