Notre petit train va subir la concurrence des camions, et bientôt des autocars dès 1920. Il n’est plus rentable, à l’instar de ses homologues du continent.
La Régie Départementale des Voies Ferrées d’Aunis et Saintonge (AS) reprit donc à la date du 1er février 1929 l’ensemble des lignes EC de la Charente-Inférieure. Après des réductions drastiques du réseau, les trains de voyageurs furent progressivement remplacés par des autocars : le trajet était plus rapide… mais ne desservait pas la Noue et Sainte-Marie !
Bien qu’il ne disparut pas officiellement, le dernier train roula en 1936.
Rails et traverses furent en partie « récupérés » et les gares presque toutes démolies.
Une renaissance
L’Histoire a parfois des rebondissements surprenants : en 1942, l’Organisation Todt, chargée de la construction du fameux « Mur de l’Atlantique », remit en état la voie de Saint-Martin aux Portes.
De plus, de nouveaux embranchements furent greffés sur la voie principale, destinés à desservir des batteries ou diverses fortifications pour lesquelles il était nécessaire de transporter des matériaux lourds. L’un d’eux donnera naissance après guerre à la déviation d’Ars. Il se prolonge jusque dans la forêt de la Combe à l’Eau et aux ouvrages connus localement sous le nom de « batterie de Karola ».
La paix revenue, un autorail et sa remorque, amenés par l’occupant, rendront de grands services tant la pénurie de pneus et de carburant était grande, clouant dans leurs garages autocars, camions et voitures particulières.
L’arrêt définitif du service passa pratiquement inaperçu au milieu des difficultés du moment : l’autorail cahotant ne laissa que peu de regrets et puis… c’était un peu un souvenir des mauvaises années de l’occupation !
La voie fut déposée, définitivement cette fois, à partir de l’été 1947 : s’en était définitivement fini du petit train de l’île de Ré.
L’autocar et le camion avaient triomphé.