Cette page reprend un article écrit par François Chevalereau pour numéro 97 du tambour d’Ars paru en juillet 2023.
Si la présence d’un moulin à marée à Ars est certaine et bien documentée par des sources historiques (première mention en 1628). Il faut attendre le début du 19° siècle pour en avoir des plans ou des dessins exploitables.
Les sources graphiques que j’ai pu consulter proviennent essentiellement de planches du cadastre dit Napoléonien de 1826 et de dessins fait par des élèves ingénieurs des travaux maritimes et des ports de commerce en 1829 et 1830 (ex ponts et chaussées.)
Ces documents m’ont semblé suffisamment précis et documentés pour tenter de restituer sous forme de maquettes, ce à quoi pouvait ressembler vers 1830 le site du moulin, le moulin lui-même et les mécanismes qu’il contenait.
La maquette du site
Les planches E1 et K1 du cadastre ainsi que des plans montrent le moulin posé en travers du chenal entre le port et un plan d’eau dit bassin d’éclusage ou réservoir ou retenue du moulin.
Cet emplacement, au débouché de la rue du Havre sur le port avait un intérêt commercial (proximité des quais, magasins, entrepôts, bureau du port etc.) et surtout technique pour utiliser la force de l’eau qui à chaque marée passait sous le moulin pour remplir et vider le réservoir.
A Ars, la possibilité de provoquer des chasses (fort courant d’eau) en vidant rapidement le réservoir répondait à une impérieuse nécessité pour maintenir le chenal et le port navigables, en évacuant les vases et sables apportés par la marée.
Les plans indiquent dans l’emprise du réservoir du moulin la présence de plusieurs prises d’eau ( Les Ecouis) permettant d’alimenter les marais salants voisins. Ils contenaient aussi plusieurs claires à huitres.
Ceci démontre que la fonction du moulin n’était pas uniquement de faire de la farine, mais beaucoup plus vaste et importante pour la vie du port et des marais salants.
La maquette du moulin
Les relevés faits en 1829 et en 1830 par les élèves ingénieurs Boulangé et St-Claire permettent de se faire une idée très précise de l’organisation des locaux et de leurs dimensions.
Les pièces habitables
Elles se trouvaient toutes au-dessus du niveau des plus fortes marées. On y accédait de plain-pied depuis le quai du port. Elles comprenaient, en 1829, une cuisine et une chambre ; on voit qu’en 1830 un étage de deux chambres a été ajouté qui témoigne d’un souci nouveau, de la part du propriétaire, du confort de la famille de son meunier locataire.