Henri Godeau
GODEAU Henri Louis.
Henri Louis, le second de la famille, naît le 14 juin 1888, rue des Ormeaux à Ars.
Son père, Aimé Marie François, est serrurier. Il épouse Elisabeth Eléonore Prot en 1878.
Onze enfants vont naître dans cette famille. Huit vont décéder en bas âge.
L’aîné des survivants, Gustave Henri, naît en 1880. Il s’engagera dans l’armée pour quatre ans en 1899. Il est réformé en 1901 pour bronchite tuberculeuse. Il décède le 5 octobre 1904.
La dernière, Juliette Eléonore, naît en 1891. Elle se mariera avec Maurice Maillet à Saintes en 1911.
Après l’école primaire, Henri Louis obtient son Certificat d’Études Primaires.
Situation Militaire
RM 1447
Il est appelé pour le service armé le 8 octobre 1909 dans le 123ème R.I. à La Rochelle. Avec un certificat de bonne conduite en poche, il est envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1911.
Faits de guerre
Lors de la mobilisation générale, il doit repartir. Il est intégré au 57ème R.I. basé à Rochefort.
Le 57ème R.I. est alors composé de 60 officiers, 179 sous-officiers et 3039 caporaux et soldats, équipés du vieux fusil 1886 M93 et de 6 mitrailleuses. Il embarque par le train direction Neufchâteau via Tours, Orléans, Sens, Bar-sur-Aube, Troyes. Débarquement près de Domrémy en Lorraine. Du 9 au 14 août, ce sont de longues marches épuisantes jusqu’à Rogéville où il stationne toujours alerté.
Brusquement, le 17 août, nouvelle destination, la Belgique. Les allemands, au mépris des traités signés, envahissent le pays, et, à marches forcées, gagnent le nord de la France. Il s’agit d’arrêter leur avance. Le 22 août, le 57ème R.I. traverse la frontière belge. Le 23 août, c’est le baptême du feu près de Charleroi. Malgré l’héroïsme des troupes, le recul est inévitable devant la pression allemande. Le Régiment combat durement à Lobbes.
C’est le 25 août, que le 57ème R.I. reçoit l’ordre de repli. Durant cette retraite, il se bat à Nouvion, Guise, et à Montmirail. L’Aisne est franchie à Chavonne, la Marne le 2 septembre à Dormans.
Le Régiment s’arrête à Condé-en-Brie pour cantonner le soir du 3 septembre.
Le 4 septembre, les contacts avec l’ennemi sont permanents. Le 57ème R.I. recule de Condé à Montmirail en couvrant la retraite de la Division, sous les tirs ennemis. C’est à Montigny-lès-Condé en quittant Condé-en-Brie, qu’Henri Louis Godeau est tué.
Il est noté dans son Registre Matricule : « Décès fixé au 4 septembre d’après le jugement déclaratif rendu par le tribunal de La Rochelle en date du 15 septembre 1920. »
Ceci indique qu’Henri Godeau est à compter dans la liste des « Disparus ».
Dans les conditions de retraite rapide qu’ont vécues les hommes du 57ème R.I., on imagine que les brancardiers ne pouvaient pas toujours récupérer les tués.
Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Ars-en-Ré, son pays natal.