Par Jacques Boucard
Jacques Boucard est docteur en histoire et civilisations (EHESS, Paris); il étudie le monde peu connu des « paysans de la mer » et les populations littorales. Il écrit de nombreux articles sur le sujet et à rédigé, ou participé, à plusieurs ouvrages dont l’Histoire de l’île de Ré des origines à nos jours, paru en 2016.
Le présent article est la première partie d’une étude sur l’église d’Ars qui sera publiée en 2021 par le Pays d’Art et d’Histoire de l’île de Ré dans la collection Focus. La brochure comprendra également une deuxième partie sur le mobilier de l’édifice, rédigée par Pascal Even, et une dernière sur la restauration du bâtiment étudiée par Maryline Bompard.
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Vers l’an mil, les îles d’Ars, des Portes et de Loix, avaient une étendue émergée à marée haute inférieure d’environ deux mille hectares à ce qu’elle est devenue aujourd’hui par les endiguements réalisés ultérieurement pour établir des marais salants. Baignées par de violents courants de marée, submersibles lors des fortes tempêtes (altitude comprise entre 2 et 4 mètres NGF), elles étaient alors non seulement incultes, mais aussi probablement inhabitées comme le suggère le toponyme « ars » qui paraît dériver de « arser [1] » (brûler, défricher par le feu). Dans ce contexte et en l’absence d’éléments archéologiques probants, la présomption d’un édifice paléochrétien, succédant à un fanum gallo-romain, relève plus de l’imagination débridée de certains auteurs que d’une réalité tangible. [2]