Philippe François est né le 6 avril 1888, rue des Boulangers à Ars.

 

Ses parents sont cultivateurs ; Jean Baptiste Bégaud se marie en 1884 avec Ursuline Marie Rault. Ils n’auront qu’un fils, Philippe.

 

 

Après sa période scolaire, il ne passe pas son Certificat d’Études.

Situation Militaire

RM 1440

Après le Conseil de Révision passé en 1908, il part au Service Armé le 7 octobre 1909. Il est incorporé au 109ème Régiment d’Infanterie Territoriale, à la caserne Rambaud de Vienne. Il est libéré le 24 septembre 1911.Il est versé dans la réserve au 123ème R.I. puis au 93ème R.I. en septembre 1913. Il retrouve son activité agricole et profitera peu de cette période paisible en famille.

Arrivée à la caserne Rambaud – 1909 Musée histoire militaire Rhône-Alpes

Faits de guerre

Début 1914, les bruits de bottes se font entendre. Il est mobilisé comme beaucoup de ses camarades le 1er août. Il rejoint le 6ème Régiment d’Infanterie à Saintes où il retrouve bon nombre de camarades d’Ars. Il embarque avec Émile Aunis le 6 août par train, direction Brisey-la-Côte près de Toul. Jusqu’au 17 août, c’est l’entraînement à de longues marches. Le 18 août, départ pour la Belgique où la menace allemande se précise. Le premier contact avec l’ennemi à lieu le 23 août. Mais dès le 25 août, c’est la retraite organisée jusqu’à Dormans sur la Marne. La manœuvre reste incompréhensible pour la troupe, mais la confiance persiste dans le rétablissement de la situation.

Le 6 septembre, c’est enfin la reprise de l’offensive. Le 10 septembre, le 6ème R.I. refranchit la Marne à Château-Thierry. Le 13, l’Aisne est atteinte à Pontavert. Du 17 septembre au 17 octobre, le Régiment part dans le secteur de Craonne. Du 18 au 30 octobre, il va se battre à Vandresse, dans les tranchées entre Troyon et Chivy. A partir du 29 octobre, ce sont les tranchées du Chemin des Dames à Paissy.

Le 11 décembre 1914, Philippe Bégaud passe au 57ème Régiment d’Infanterie qui se bat sur le plateau de Verneuil. Il côtoie le 123ème R.I. où se trouvait Jules Pajot qui vient de se faire tuer le 3 novembre. Jusqu’au 15 avril 1916, c’est une guerre statique de tranchées très meurtrière.

Du 16 avril au 2 mai 1916, le Régiment part pour un repos bien mérité près d’Epernay.

Du 5 au 20 mai 1916, c’est la participation à l’enfer de Verdun. Le 5 mai, il est en première ligne pour défendre le Fort de Vaux, puis le Tunnel de Tavannes. C’est un paysage de désolation, aux arbres déchiquetés, où la terre est bouleversée et pulvérisée, d’où se dégagent des gaz nocifs, des pieds, des mains, des dos. En ligne, ni abris, ni boyaux. La tranchée avancée n’est qu’une suite de trous d’obus ! Le 21 mai repos, pour ceux qui restent, à Ligny-en- Barrois pour dix jours.

Du 12 juin au 30 septembre, il est de passage en Argonne dans le secteur de La Harazée. Le secteur est assez calme, mais les patrouilles se font toutes les nuits avec embuscades.

En octobre et novembre 1916, il part pour deux mois d’instruction au camp de Mailly, sur les nouveaux matériels et nouveaux procédés de combats.

Nouveau départ pour la Somme, de Noël 1916 à février 1917 à Berny-en-Santerre. La boue gluante et le froid glacial entraînent de nombreuses gelures aux pieds. En février et mars, une offensive est préparée au camp de Crèvecoeur, entre la Somme et l’Oise, mais l’ennemi se replie sur la ligne Hindenbourg.

Ce repli de l’ennemi oblige le 57ème R.I. à se déplacer plus à l’Est de Soissons, sur le plateau de Vauclerc au Chemin des Dames.

Des blésses au Fort de Tavannes Printerest.fr Bataille de Verdun

Les 5 et 6 mai, une offensive est fortement contrée par l’ennemi. Certaines Compagnies du 57ème R.I. sont pratiquement décimées. Au soir du 6 mai 1917, on compte 22 officiers et 777 hommes tués, blessés et disparus, dont Philippe Bégaud

Extrait du JMO du 57ème R.I (Mémoire des Hommes) du 6 mai 1917 au plateau de Vauclerc.

Sur demande de la famille, l’armée suppose que son corps repose dans l’ossuaire de la nécropole nationale de La Craonnelle (Aisne)

En sa mémoire, son nom est gravé sur le monument aux morts du cimetière d’Ars à côté de celui de ses compagnons d’armes.

Citations et décorations

Citation à l’ordre de la division :

« Soldat très méritant. A rempli ses fonctions de Bombardier à l’entière satisfaction de ses chefs. A été tué au cours de l’attaque du 5 mai 1917 alors qu’il ravitaillait la 1ère ligne en munitions sous un violent bombardement ».

Croix de guerre avec étoile d'argent
médaille militaire

Documents complémentaires

Philippe Begaud à Verdun
Dernière de Philippe Begaud à sa famille
Mariage de Philippe Begaud