AMELIN Charles

Charles Amelin nait le 7 janvier 1897, rue des Bardons à Ars. Il est le dernier d’une famille de huit enfants. Son père, Charles, cultivateur, épouse Léonie Robert en 1876. Ils auront huit enfants.

L’aîné, Léon Alexandre, naît en 1875. Il épousera Adèle Egyptienne Gautier en 1900. Il fera toute la guerre comme caporal, du 14 août 1914 au 24 janvier 1919.

Le deuxième, Henri, naît en 1877 et épousera Zélie Robert en 1905. Il sera mobilisé du 14 août 1914 au 2 février 1919.

Jeanne Eugénie, la troisième, naît en 1878. Elle épousera Victor Neveu en 1904.

La quatrième est une fille qui n’a pas vécu.

Xavier Victor, le cinquième, né en 1881, décède en bas âge.

Le sixième, Théodule naît 1889. Il épousera Rachel Pajot en 1916.

La septième, Marie Alexandrine, naît en 1893 et épousera Gabriel Cahors en 1920.

Charles, le huitième, va à l’école libre.

Le degré d’instruction de niveau 2, signalé lors du conseil de révision, indique qu’il n’a probablement pas le Certificat d’Études à l’issu de sa formation scolaire.

 

Poilus proches

Henri , Théodule,   Léon ses frères, Victor Neveur (ou Neveu), son beau-frère

Charles à l'école libre en 1899(Extrait de photo de famille Neveur-Caillaud)

Situation Militaire

RM 1631

Faits de guerre

Au moment de la Mobilisation Générale début août 1914, Charles n’a que 17 ans. Il voit son frère Théodule être mobilisé en 1915.

Il passe le Conseil de Révision en juin 1915 avec ses camarades d’Ars : Émile Babeuf, Valentin Mouilleron, Emmanuel Neveur et Léopold Neveur.

Dans le Journal « Le Soldat Rétais » d’avril 1915, on peut lire l’Éloge d’un Brave.

Il s’agit de son frère Théodule parti au Front. Un sous-officier du 1er R.A.C. envoie les lignes suivantes sur son compatriote Théodule Amelin :

« Le canonnier Théodule Amelin, qui exerce à la Batterie les fonctions de téléphoniste-signaleur, est un bon et courageux soldat. A tous les combats auxquels il prit part depuis le commencement de la guerre, il fit preuve d’un sang froid remarquable et d’une brillante conduite au feu. Le 20 septembre, au cours d’un combat très violent, son téléphone ne fonctionnant pas, il assura la transmission des ordres en faisant des signaux à bras, malgré un danger de tous les instants. Après avoir vu tomber son Capitaine à ses côtés, et sa batterie n’étant plus en action, il vit tomber le signaleur de la batterie voisine. N’écoutant alors que son courage, il alla prendre la place de ce camarade et continua à transmettre avec exactitude des ordres du Capitaine sous une pluie de balles et de mitraille. Il ne voulut abandonner ce poste périlleux que sur l’ordre formel du Commandant. Ce vaillant Rétais a reçu les plus vives félicitations de ses chefs et a été proposé pour une médaille militaire.

Signé : Sous-officier Th. C .»

Charles est évidemment extrêmement fier de son frère et s’apprête à partir avec plein de courage.

Il est incorporé le 8 janvier 1916. Après sa formation militaire, il passe au 42ème Régiment d’Infanterie Coloniale (42ème RIC) le 7 novembre 1916. Durant le premier mois, il est déclaré inapte pour cause de bronchite au sommet droit, entraînant une fatigue générale. Il est réincorporé le mois suivant.

Il rejoint le 42ème R.I.C. à Toulouse, celui-ci venant de la Somme, à Wiencourt l’Equipée.

Du 21 au 27 décembre 1916, ils sont transportés au Camp Delorme à Marseille.

Son régiment est versé dans l’Armée d’Orient. Celle-ci embarque pour Salonique du 27 décembre 1916 au 1er janvier 1917.

Charles Amelin passe au 1er Régiment d’Infanterie Coloniale le 15 février 1917. Le régiment passe à l’offensive dans le secteur de Monastir jusqu’en mai 1917. La tension entre les alliés, l’attitude ambiguë de la Grèce, le manque de troupes et l’incapacité du général Sarrail aboutissent à une neutralisation du front.

Le Général Franchet d’Esperey, nouveau Commandant en chef des Armées alliées d’Orient, est l’homme de la situation. Il lance une offensive par la montagne, le 15 septembre 1918. La ligne germano-bulgare cède.

Après la prise d’Uskub, la XIème Armée germano-bulgare capitule. Plus de 70 000 prisonniers et tout le matériel tombent aux mains des alliés. La Bulgarie signe l’armistice le 30 septembre.

Le 1er R.I.C. va poursuivre l’ennemi jusqu’au Danube, supportant des fatigues inouïes, sous le soleil torride, au milieu de contrées sans eau, avec une rapidité extrême, acculant l’ennemi à la défaite.

1ere escouade du 1er RIC (photo ; historique du 1er RIC)

Au cours de cette longue poursuite, sans ravitaillement de l’arrière, les hommes font preuve d’une endurance admirable. La plupart marchent les pieds nus et presque sans vêtements; la grippe infectieuse fait de sérieux ravages.

A partir du 21 novembre, le 1er R.I.C. commence l’occupation de la Hongrie jusqu’au 25 mars 1919.

L’Armée d’Orient, qui n’a plus de mission à accomplir, est supprimée en décembre 1918. Les rescapés qui ont combattu loin de leur terre natale dans des conditions extrêmement dures sur le plan climatique et sanitaire souffriront pour longtemps du manque de reconnaissance de la nation, car les opérations excentrées, qu’ils ont menées, resteront marginales pour beaucoup. La victoire de Macédoine, qui amène la Bulgarie puis la Turquie à cesser le combat, disparaît derrière la date du 11 novembre 1918.

Charles Amelin est libéré durant l’été 1919.

Épuisé par les dures conditions subies durant l’année 1919, il meurt le 28 septembre 1919 chez lui, de tuberculose pulmonaire.

Attaque vers Monastir. (Photo by Universal history archives)

Citations et décorations

Documents complémentaires