La forge située place de la Chapelle (ex place Jules Perrier, ex place du Marché) a été exceptionnellement ouverte lors des journées du patrimoine 2016. Plus de 650 visiteurs sont venus s’y replonger, accueillis pas les bénévoles de l’AIA et guidés par Josette, la fille de Jojo qui nous raconte son papa.

Jojo Goumard
L'entrée de la forge

Cette forge fut créée en 1935 par Georges GOUMARD – dit« Jojo ».

Jojo est né en 1913, à une époque où le suivi médical des enfants n’était pas encore une priorité. Aussi, ses parents ne s’aperçurent de son handicap que lorsqu’il commença tardivement à marcher. Il souffrait d’une luxation congénitale et … il boitait.

1914 / 1915: C’était le début de la Grande Guerre. Son père déclara

« au moins celui là ne sera pas soldat!! « .

Cette malformation l’a empêché, lorsqu’ il fut adulte, de suivre ses copains qui s’engageaient les uns dans l’aviation d’autres dans la Marine Nationale.

Son père, Victor GOUMARD, pensionné de guerre, était marin – cultivateur.

Ils habitaient Place du Marché (à l’ époque ) où était installée la forge de Monsieur Emmanuel BLANCHARD Père. Ce dernier accepta de prendre Jojo en apprentissage.

Voilà comment sa vocation est née…. Un métier dans lequel il s’est beaucoup investi. C’était une activité pénible, mais jamais son infirmité ne l’a arrêté.

Etait-ce un signe ?

En faisant des recherches pour mon petit-fils qui apprenait les Dieux de ta Mythologie Gréco-Latine, j’ai découvert que le Dieu du Feu, de la Forge (foudre, tonnerre, orage) s’ appelait Vulcain (nom romain) – Héphaïstos (en Grec) et que ses emblèmes étaient l’enclume, le marteau et … qu’il était « boiteux », né difforme après une épopée trop longue à expliquer.

 
 
Attestation apprentissage

La formation et l’installation de Jojo

Il a commencé son apprentissage chez Monsieur Emmanuel BLANCHARD Père, puis ce dernier n’ayant plus besoin d’ouvrier ,Jojo est parti en 1932 à Taugon, un village au nord de la Charente Maritime (Charente Inférieure à cette époque) chez Monsieur GUERIN qui cherchait un ouvrier; le sien devant effectuer le service militaire. C’était un maréchal-ferrant. Dans cette forge, il appris le cerclage des roues de charrette, le ferrage des chevaux (cette activité ne lui plaisait pas beaucoup, s’étant retrouvé entre les pattes d’un cheval récalcitrant).

Son « exil » dura deux ans, mais leur relation se prolongea toute leur vie … se poursuivant même avec leur descendance.

Jojo effectuait le voyage Ars -Taugon en bicyclette (une soixantaine de kilomètres).

Il a gardé de très bons souvenirs de ce séjour, car la patronne était une « sacrée cuisinière, je ne manquais de rien ! « .

Le pays lui manquait malgré les bonnes conditions de son séjour et, en 1935, il est revenu à Ars.

Son beau-frère, Gaston Cazavant, qui était installé comme charpentier de navires, l’a encouragé à « s’installer » à son compte . (un peu intéressé, car il avait besoin de pièces métalliques pour ses constructions). C’est donc à vingt-deux ans, qu’il implantait son atelier dans un chai familial – Place du Marché (à cette époque).

C’est en 1941 qu’il a officialisé son installation et fut déclaré au Registre des Métiers comme : « Maître Forgeron Serrurier».

C’est donc, ici, dans ce local (qui a subi quelques transformations) que Papa a œuvré de 1935 à 1978. Il y a formé deux ouvriers Maximilien GIBAUD (1947 – 1950) et Jeannick KLEIN (1968 – 1972 ) embauché après comme ouvrier jusqu’à la retraite de Papa.

Par contre, je ne pourrais pas vous citer tous les copains qui lui donnaient« un coup de main » dans les chantiers importants.

Ceux-ci, bénéficiant des congés payés (employés EDF, SNCF), n’avaient pas encore l’ esprit « Vacances, Plage ». Ils occupaient ainsi leur oisiveté.

 

Attestation d'emploi
Contrat de Maximilien Gibaud
Contrat de Jeannick Klein
Ancien bâtiment de la forge (1930). Victorine Goumard, Emmanuel Blanchard, Fernande Cazavant, 2 ouvriers